À la fin des années 1990, le jeu sur Internet était encore un concept vraiment nouveau, qui devait encore être exploré. Mais ce qu’on sait également à cette époque, c’est qu’on peut dire que l’Australie a été parmi les premiers pays à adopter une sorte de cadre réglementaire, destiné à répondre à une demande et un intérêt croissant pour ce type de jeu et de paris sportifs qu’il pouvait offrir.
Un flou dans la législation
Bien que la Loi sur le jeu interactif de 2001 ait été un projet législatif particulièrement volumineux, elle n’a pas manqué cependant de lacunes cruciales qui ont clôturé alors le marché local avec un flou certain sur ce qui était légal et ce qui ne l’était pas. Les paris sportifs en ligne et les loteries étaient devenues à cette époque les seules activités à être explicitement légalisées en vertu de la loi du pays alors qu’il n’y a pas eu d’interdiction en ce qui concerne la fourniture d’autres types d’options de jeu sur Internet, y compris les machines à sous, les jeux de table et le poker en ligne. En effet, ceux-ci ne sont pas spécifiquement énumérés comme légaux.
Un marché juteux
Le marché australien du jeu en ligne est devenu très lucratif et a maintenu ce statut pendant de nombreuses années alors que différents opérateurs internationaux, y compris certains grands noms de l’industrie, ont offert leurs produits aux acteurs locaux en dépit du fait qu’ils ont opéré dans une zone grise. Cependant, les dernières années ont été marquées par un lobbysme de haut niveau, au travers d’appels multiples et des actions des politiciens australiens, pour demander certains changements à mettre en œuvre dans la façon dont le marché est réglementé australiens.
Après la publication de l’année dernière d’un rapport final de la revue des paris illégaux en mer, Alan Tudge, ministre australien des Services à la personne, a présenté en novembre le projet de loi de 2016 sur le jeu interactif. En bref, le projet législatif visait à modifier les lois existantes du pays en matière de jeu en ligne, de manière à interdire la prestation de services de jeux en ligne non autorisés et donc de les considérer et les déclarer officiellement comme étant illégaux pour les joueurs locaux. Mais également afin d’interdire la possibilité de faire la promotion de tels services.
En d’autres termes, si la Loi est adoptée et signée alors la facture serait plutôt salée pour les joueurs locaux puisqu’elle déclarerait les jeux de casino en ligne et le poker illégaux. Les opérateurs de paris sportifs ne seront quant à eux pas affectés, ou du moins lourdement, étant donné que type d’offre est légal en vertu des lois existantes du pays. Par contre, les bookmakers internationaux devront obtenir une licence des régulateurs locaux afin de pouvoir continuer à opérer sur le marché local.
Une réglementation nécessaire
Comme nous vous l’indiquions au début de cet article, le marché australien des jeux d’argent en ligne est celui qui a attiré le plus l’attention des opérateurs de premier plan. Ces opérateurs de haut niveau ont en effet exprimé le bonheur croissant et le contentement avec leurs opérations australiennes. Mais il faut noter que L’Australie n’est en aucun cas le premier pays à avoir envisagé la mise en œuvre de réglementations iGaming plus strictes bien que nous réalisions tous à notre époque que ces règlements sont une nécessité, voir même un must, dans une industrie qui brasse plusieurs milliards d’euros. Adopter un règlement signifie donc qu’un certain contrôle sur la façon dont les services iGaming sont fournis devra être effectué et que certaines restrictions seront alors nécessaires. D’un autre côté, cette demande d’application de ces restrictions démontre également que la participation de toutes les parties concernées découle d’une intention socialement responsable.
Le bonheur des uns fait le malheur des autres
En cas de sur-régulation du marché, on peut s’attendre à de très nombreux effets négatifs, et déclarer les options de jeu en ligne, qui ont longtemps joui d’une grande popularité auprès des joueurs australiens illégaux, pourrait bien ne pas être la meilleure approche possible à adopter pour réguler correctement le marché. Les principaux opérateurs de jeux comme Vera & John ou encore t 888poker, ont déjà fermé leurs portes aux joueurs locaux. Alors que d’autres grands noms du gaming, comme PokerStars, attendent la mise en œuvre des modifications proposées par ces lois pour quitter le marché immédiatement après.
Mais il y a fort à parier que malgré les nombreuses interdictions qui seront introduire en Australie, il existera certainement des opérateurs qui continueront à accepter les acteurs locaux, car les opérations sans licence ne sont pas quelque chose de nouveau dans l’environnement iGaming réglementé. Comme on l’a déjà noté ci-dessus, le marché australien des jeux d’argent en ligne est celui qui a attiré l’attention des opérateurs de premier plan. Qui plus est, ces opérateurs de haut niveau ont exprimé le bonheur croissant et le contentement avec leurs opérations australiennes.
Une réglementation qui tend à développer un marché noir ?
En effet, il n’est pas rare de voir actuellement que les opérateurs offshore, n’hésitant pas à user d’opérations douteuses et de pratiques financières sombres, en ciblant prioritairement les marchés avec les lois de jeu explicites. Compte tenu de la réputation de l’Australie a être considérée comme une destination avec un grand potentiel, le marché va certainement se transformer en une grande cible marquée de rouge pour de telles entreprises. Surtout lorsqu’on garde à l’esprit qu’il n’y aura pas d’opérations iGaming autorisées à les concurrencer. Ces entreprises pourront donc attirer plus facilement les joueurs locaux qui seront alors soumis à un cruel dilemme injuste : se tourner vers le marché noir ou de ne pas jouer du tout ? On peut donc en conclure qu’en d’autres termes, en interdisant le poker en ligne et d’autres formes de jeux sur Internet, le gouvernement australien risque d’exposer grandement les joueurs locaux à effectuer des opérations prédatrices, au lieu de les protéger de ceux-ci.